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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 17:41

Je vais défendre les six et sept février prochain un jeune homme devant la cour d'assises des mineurs de Nîmes.

Il lui est reproché d'avoir commis avec son cousin un vol avec arme dans une épicerie de nuit à Alès.

Les faits sont devenus malheureusement aujourd'hui relativement classiques si ce n'est que dans le cadre de cette affaire,  l'épicier a été frappé avec violence car, semble-t-il, il a  tenté de résister fort légitimement au vol dont il était victime et notamment à celui de son véhicule que les malfaiteurs ont emporté.

La plupart de ces dossiers pour être parfaitement honnête sont en général ce que l'on appelle correctionnalisés. Cela signifie que les faits sont considérés comme étant des faits de vol avec violence avec menaces ou usage d'une arme et non pas des vols avec armes qui sont des faits criminels qui sont punis de 20 ans de réclusion criminelle.

Si tous les vols à main armée étaient jugés par les cours d'assises, malheureusement, elle serait contrainte de  siéger quasiment jour et nuit…

Mais ce n'est pas pour vous parler des encombrements de la justice française que j'ai eu envie de rédiger ces quelques lignes.

Ce qui m'a frappé dans cette affaire c'est la personnalité si particulière du jeune garçon que je suis amené aujourd'hui à défendre.

 Ce garçon n'a pas connu son père. La seule chose qu’il a su de lui, c'est que cet homme avait été tué par les policiers alors qu'il était en train de commettre un cambriolage.

On se rend compte, au travers de l'étude de la personnalité de ce garçon, qu'il a en fait totalement fantasmé l'image de son père, le considérant comme une sorte de Robin des bois des temps modernes, alors qu'il n'en était manifestement rien.

Mais peut-être fallait-il mieux pour lui qu'il se remplisse de mensonges plutôt que de rester totalement vide.

Les faits ne posent aucune difficulté ; ils ont d'ailleurs été immédiatement reconnus par leurs auteurs.

 Je pense que cette audience sera intéressante quant à l'étude des personnalités, et notamment de la personnalité de ce garçon que je défends.

On ne nait pas tous sous une bonne étoile. Quel est, dans une situation comme celle qu’il a vécu, la marge de manœuvre qui est la sienne ?

Je ne vous ai, il est vrai, pas encore parlé de la mère et il serait légitime de votre part que vous posiez des questions sur cette dernière.

Je n'ai rien de particulier à dire si ce n'est de faire le constat, là encore, qu'elle a eu cet enfant  alors qu'elle était extrêmement jeune et qu'elle a fait comme elle a pu pour élever ce garçon, tenant compte de son immaturité.

Cela est tellement vrai que le dossier nous enseigne qu'à un moment donné, elle aura une aventure avec l'un des amis de son fils.

L'autre élément notable de cette histoire est que le garçon que je défends est en détention provisoire depuis maintenant plus de deux années.

J'ai pu mesurer le parcours que celui-ci avait pu accomplir sur le plan psychologique grâce à cette incarcération. En effet, cet emprisonnement lui a permis de se poser et de se questionner sur son avenir et sur les actes qu'il avait pu préalablement poser.

Si je devais résumer mon sentiment, j'ai été désigné pour défendre un sauvageon et je me retrouve aujourd'hui à accompagner un jeune homme réfléchi, qui a beaucoup mûri, et qui porte un regard extrêmement critique sur le comportement qui était le sien jusqu'alors.

J’ose espérer que la cour et les jurés seront sensibles à ce changement radical chez ce garçon, car il serait catastrophique pour lui d'être sanctionné en fonction de ce qui était sa personnalité au moment des faits, alors qu'il a manifestement beaucoup changé.

Je serais mon propre reporter et  je vous tiendrais informé du déroulement de ce procès et du verdict attendu.

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22 janvier 2013 2 22 /01 /janvier /2013 18:53

 

je vous avais parlé il y a quelque temps de cette étrange histoire ou une petite fille avait été agressée sexuellement par son père, qui niait farouchement les faits. Il était tellement ivre qu’il ne se souvenait de rien.

Je suis allé plaider ce dossier devant le tribunal correctionnel de Valence cet après-midi. L'homme a depuis longtemps choisi un mode de vie marginale, et n'a pas d'adresse véritablement fixe, vivant dans un camion aménagé.

L'homme ne s'est pas présenté, bien qu'il ait été régulièrement touché par la convocation. Fleur n'étaient évidemment pas là, mais représenté par sa mère. Elle a expliqué comment sa fille avait totalement occulté ce qui s’était passé.Elle avait par ailleurs révélé ses inquiétudes pour l'avenir de la petite fille.

J'ai expliqué qu'à mon sens, ce dossier n'était pas un dossier où l'on jugeait un prédateur sexuel, mais une personne qui a depuis fort longtemps renoncé à toute dignité. La maman avait même expliqué que, lorsque Fleur rentraient de chez son papa, elle avait souvent l'habitude de qu'il avait vomi tout rouge…

 

Finalement  le système de défense de cet homme était relativement logique. Lorsqu'il avait sa pleine conscience, c'est-à-dire après 48 heures de garde à vue ou il avait dû rester sobre, il ne pouvait s'imagineragressant ce qu'il avait de plus cher.

Mais il avait aussi oublié cela.

Il était tellement sous qu'il avait vraisemblablement confondu la jeune femme qui dormait avec eux dans le lit avec sa petite fille.

Le problème de cet homme, c'est qu'il n'était jamais sobre. La présidente a, avec effarement, rappelé la consommation journalière déclarée par ce père de famille : 4 l de bière et 4 l de vin blanc ou rouge.

Je pense qu'il n'était pas en mesure d'affronter, non pas le tribunal, mais la vérité de ce qu'il avait pu commettre. L'expertise psychiatrique qui avait été ordonnée lors de l'instruction, donnait d'ailleurs un éclairage en ce sens. L'expert expliquait que le déni était finalement le seul moyen pour cet homme de ne pas sombrer,.

Il sera, dans la suite de ce procès où le procureur de la république a réclamé 18 mois d'emprisonnement dont 12 mois avec sursis et mise à l'épreuve, vraisemblablement déchu de son autorité parentale sur son enfant.

De toute façon, compte tenu de son choix de vie, son espérance de vie est réduite à la portion congrue. Finalement on peut se poser la question de savoir s'il n'est pas préférable pour Fleur de commencer d'ores et déjà à faire le deuil de ce père.

Au moment où je rédige ces quelques lignes, je n'ai pas encore la décision du tribunal correctionnel. Je pense qu'il suivra les réquisitions du ministère public.

De toute manière, pour la principale intéressée, tout ce débat est sans intérêt.

Elle a, un soir de 2010, dans un camion aménagé, perdu une partie de son enfance et ce père qui n’a pas su empêcher sa propre déchéance.

 

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 16:29

 

Je vous avais fait part il y a quelque temps de cette affaire qui m'avait été confiée par cette femme qui avait été mal soigné par un dentiste et qui s'était vu proposer une indemnisation ridicule par la compagnie d'assurances du praticien.

Malgré le fait que par mon intervention la compagnie d'assurances avait proposé une indemnisation six fois supérieure, ma cliente a préféré que nous poursuivions la procédure et j’ai plaidé cet après-midi cette affaire devant le juge des référés du tribunal de grande instance d'Avignon.

Manifestement, le comportement de cette compagnie d'assurances ne s'est pas modifié. Après m'avoir adressé directement une proposition d'indemnisation à hauteur de 6000 €, avec une proposition de provisions à hauteur de 1500 €, elle n'a pas craint de faire plaider par son avocat qu’il ne s'opposait pas à la mesure d'expertise proposée, mais qu'il offrait une provision à hauteur seulement de 750 €.

Vous auriez dû voir la tête du magistrat lorsque j'ai sorti le courrier de la compagnie d'assurances ou elle me proposait le double de ce que plaidait l'avocat…

J'aurais  la décision du juge dans une semaine et j'ose espérer qu'il fera droit à ma demande de provision, cette femme n'ayant que trop attendu pour pouvoir recouvrer un semblant de vie normale.

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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 16:29

C'est enfoncer une porte ouverte que de constater que le débat sur le mariage pour tous génère nombre d'émotions, dont peut-être certaines sont sans fondement.

De quoi s'agit-il ?

Même si je n'ai pas lu le texte du projet de loi qui sera débattue sous peu à l'assemblée, il semble qu'il s'agit simplement de permettre à des personnes de même sexe de contracter un mariage civil tel qu'il est prévu dans notre Code civil pour des personnes de sexe différent jusqu'à ce jour.

Avec l'évolution des mœurs de notre société, on peut se poser la question de savoir pourquoi on dénierait à des personnes qui s'aiment et qui sont de mêmes sexes le droit de consacrer leur union comme le font les couples hétérosexuels en se retrouvant devant Monsieur le maire et en échangeant leur consentement.

Le problème n'est évidemment pas là et les détracteurs de cette loi insistent sur le fait qu'une telle loi consisterait à modifier les règles mêmes de notre civilisation.

Il s'agit en fait de dénier à deux personnes de même sexe qui se serait marié le droit d'avoir des enfants.

Il faut à mon avis distinguer les différent cas de figure.

Le premier cas de figure consisterait à ce qu'un des membres du couple homosexuel ait d'ores et déjà adopté un enfant par exemple, et que par l'effet du mariage, cela permettrait à l'autre parent, par légitimation, de devenir le père ou la mère de cet enfant, au même titre que l'autre parent qui l’ a d'ores et déjà adopté. Il faut savoir que, dans les faits, cette situation existe de manière officieuse, puisqu'il n'est pas rare que des coupes homosexuels fassent la démarche d'adopter un enfant en déposant un dossier d'adoption pour l'un des deux seuls membres du couple. Une fois l'adoption permise est obtenue, la vie de l'enfant se déroule donc d'ores et déjà dans un couple composé de deux personnes de même sexe.

L'autre cas de figure consisterait à ce que une fois le couple homosexuel marié, ils entament ensemble des démarches enfant en vue d'une adoption commune.

Les détracteurs de cette loi semblent oublier que le simple fait d'être marié ne suffit pas à conférer à un couple l'agrément aux fins d'adoption.

J'ai suffisamment accompagné nombre de couples hétérosexuels dans ce cas de figure pour vous affirmer qu'il n'existe pas de caractère automatique, et que l'agrément au fin d’adoption ne s'opère qu'une fois des enquêtes particulièrement fouillées effectuées notamment par les services sociaux des conseils généraux. On comprend mal dans ces conditions que cette loi génère une telle émotion parce qu'encore une fois le mariage entre deux personnes de même sexe ne leur conférera pas automatiquement le droit d'adopter un enfant.

Et quand bien même ?

La question qui se pose alors est de savoir si ce qui a jusqu'à ce jour été le fondement de l'organisation familiale nécessite une évolution au regard de l'évolution que nous vivons quotidiennement de nos mœurs et des règles de fonctionnement de la société dans laquelle nous évoluons.

Très honnêtement, je suis assez partagé sur cette question. Je pense qu'il est indispensable de conserver en seule ligne de mire l'intérêt supérieur de l'enfant. Dans ces conditions, on peut se poser la question de savoir ce qui est le plus important. S'agit-il de savoir si les gens qui aiment cet enfant et l’entourent sont de même sexe ou si tout simplement cet enfant est entouré d'amour ?

J'ai eu au cours de ma carrière à m'occuper d'un certain nombre de dossiers où les enfants se sont vus élever par des gens qui n'étaient pas leurs parents biologiques. J’ai eu des cas d'enfants élevés par les grands-parents, par ce que l'on appelle un tiers digne de confiance, ou encore par d'autres membres de la famille.

Encore une fois, ce qui a toujours semblé primordial tant aux services sociaux qui s'occupaient de telles affaires qu’au juge charger  de surveiller et de donner son accord au projet mis en place, c'était l'intérêt supérieur de l'enfant, et donc de vérifier que les conditions de vie de l'enfant dans ce foyer étaient les meilleurs qu'il puisse avoir.

Les détracteurs de cette loi expliquent qu'un enfant se verra ridiculisé par ses petits camarades s’il explique, par exemple dans la cour de récréation, qu’il n'a pas un papa et une maman mais deux papas ou deux mamans.

Je pense que ce débat et d'arrière-garde. Il ne tient pas compte de l'évolution de notre société qui depuis des années, accepte, et c'est heureux, que deux personnes de même sexe puissent vivre ensemble et s’aimer.

Si j'avais mauvais esprit, je pourrais considérer que ce projet de loi a été en quelque sorte kidnappé par une opposition qui a besoin de sujets fédérateurs pour organiser la résistance.

Hier, entre 400 et 800 000 personnes se sont retrouvées à battre le pavé parisien pour expliquer leur opposition à ce projet de loi. Et depuis ce matin, les médias se font l'écho de tous les responsables politiques qui viennent expliquer qu'une telle mobilisation doit nécessairement générer une consultation nationale par voie de référendum afin de savoir ce que la société française fait finalement comme choix pour son avenir.

Je me permets d'abord de rappeler qu'il existe en France plus de 65 millions d'habitants. Le fait qu'environ 500 000 personnes viennent expliquer à quel point ils sont contre ce projet de loi ne doit pas générer d'émotions outre mesure. Il ne faut pas non plus oublier que la France est une démocratie participative et qu'il existe des représentants tant à l'assemblée nationale qu'au Sénat dont la fonction même et de discuter les projets de lois, de les amender si nécessaire, et, au nom du peuple français, de voter les projets de loi lorsqu'ils peuvent recueillir la majorité des suffrages.

Je pense que nous aurons encore l'occasion de subir, car c'est le terme, de nombreux débats d'idées sur ce thème.

 Si l'amalgame continu à se faire entre  la possibilité d'un mariage homosexuel et la capacité à adopter, le débat sera tronqué et le peuple de France une fois de plus trompé.

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11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 15:03

 

Je vous faisais part, hier, de mon émoi à l’évocation de cette histoire de Saint Nazaire, révélatrice à mon sens de la dégénérescence de notre société.

Il y a encore mieux.

En deux faits divers, notre société fait la preuve de son délabrement.

Avant-hier, une vieille dame de 94 ans est raccompagnée aux urgences de l’hôpital par le personnel de la maison de retraite où elle séjournait, faute pour sa famille d’avoir réglé les frais de séjours.

Hier, au pays basque, une petite fille de 5 ans est « interpellée » devant tous ses petits camarades alors qu’elle se trouve à la cantine de son école.

Elle est exclue de la cantine et embarquée par un agent de police municipale, qui la raccompagne chez elle manu militari. En cause : les impayés des frais de cantine qui s’élève à la coquette somme de 170 euros !


Je suis originaire d’une ile de la méditerranée ou l’on a l’habitude de dire qu’il existe deux catégories de personnes qui sont sacrées : les enfants et les anciens.


Pourquoi ?


Parce que les anciens sont ceux grâce auxquels nous sommes là, et parce que les enfants sont notre avenir.


Enfin et surtout, parce que ces deux catégories de personnes sont, par définition, des personnes fragiles et sans défense.


Que dire d’une société qui n’est pas capable d’organiser décemment la protection des plus faibles de ses membres ?


Je trouve cela navrant et inquiétant, et en tout cas révélateur d’une dérive de notre société, qui ne se préoccupe plus que des puissants et des riches.


Une civilisation est-elle encore digne de porter ce nom lorsqu’elle est à ce point exempte de toute humanité ?  

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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 15:50

 

J’ai été, comme vous, sidéré de cette histoire à Saint-Nazaire, où une famille est restée cloîtrée dans un appartement pendant, si j'ai bien compris, plus de deux ans, sans que personne ne s'en inquiète.

On a retrouvé des enfants livides car les fenêtres n'avaient pas été ouvertes depuis plus de deux ans et ces derniers n'avaient jamais profité de la lumière du soleil.

Je trouve cette histoire très révélatrice de la société dans laquelle nous vivons aujourd'hui.

Nous passons notre temps à nous replier sur nous-mêmes, sans aucune considération pour les autres. Plus la société va mal, plus les gens se recentrent sur leurs propres intérêts.

Finalement, cette affaire n'est pas plus choquante que des histoires où l'on voit une jeune fille agressée et violée dans un train rempli de passagers dont aucun ne fera le moindre geste pour la secourir.

Il était hallucinant d'entendre dans cette affaire les voisins qui confirmaient n'avoir jamais vu que le père sortir et  rentrer de cet appartement. Et l'une des voisines de rajouter même qu'elle entendait parfois du bruit mais que rien ne semblait l'inquiéter outre mesure.

Il ne s’agit pas de jeter la pierre à ces gens, mais de faire le constat particulièrement sombre d'une société à ce point individualiste que les personnes qui y  évoluent ne se préoccupent même plus du sort de leurs prochains.

J'ai, comme vous, compris que le père de cette famille avait été interné en hôpital psychiatrique. Cela signifie que cet homme souffre d'une pathologie et, pourtant, personne ne s'en était inquiété jusqu'à ce jour.

Cette affaire nous enseigne aussi qu'il est tout à fait possible de rester en en marge de notre société tout en y vivant.

Il suffit de sortir des systèmes censés nous protéger. Par exemple, ne pas scolariser ses enfants mais pratiquer des enseignements à distance, payer régulièrement son loyer ne rien demander à son bailleur, bref, vivre en autarcie complète.

Notre société est bien malade, et ce fait divers en est, une fois de plus, la démonstration.

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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 17:45

 

Il y a  quelque temps, une femme est venue me trouver en me faisant part des difficultés qu'elle avait pu rencontrer avec son dentiste.

Pour faire court, ce dernier  lui avait posé  des prothèses et avait suffisamment mal travaillé pour que l'état de santé de cette personne se dégrade, et qu'elle se retrouve dans une situation où il ne lui était même plus possible d'envisager d'avoir une vie sociale normale.

Elle avait bien évidemment émis une réclamation auprès de ce dentiste qui l’avait fort normalement renvoyé  vers sa propre compagnie d'assurances.

Après avoir fait examiner cette personne par un expert de son choix, la compagnie d'assurances lui faisait une proposition d'indemnisation à hauteur de 1100 €.

Dans la mesure où cette femme s'était fait faire un devis par un autre praticien pour réparer les errements de son prédécesseur et qu'il avait chiffré le coût de son intervention à plus de 5000 €, cette personne était venue me voir totalement désemparée.

Dans un premier temps, j'écrivais à la compagnie d'assurances pour lui demander le rapport d'expertise qui avait été dressé, dans la mesure où il était impossible pour moi comme pour ma cliente de se prononcer sur une proposition d'indemnisation si  nous ne savions pas sur quelle base cette proposition était faite.

À la réception du rapport, je comprenais mieux pourquoi il n'avait pas été spontanément adressé par la compagnie d'assurances. En effet, le médecin expert chiffrait le coût des réparations des manquements du dentiste à une somme  dépassant les 5000 € !

Mieux, en adressant le rapport d'expertise, la compagnie d'assurances me faisait une proposition d'indemnisation globale à hauteur de 6000 €.

Cette femme décidait de refuser cette proposition d'indemnisation amiable même si elle était multipliée par six au regard de la première proposition qui lui était faite et par mon intermédiaire initiait une procédure contre cette compagnie d'assurances afin de faire chiffrer l'intégralité des préjudices qu'elle avait pu subir.

La procédure est en cours et je pense que nous obtiendrons  sans difficulté la désignation d'un expert qui sera à même d’évaluer à de justes proportions le préjudice subit depuis des années par cette femme.

Mais là n'est pas le propos de cet article.

Cette histoire est révélatrice du comportement des compagnies d'assurances en général. Elles adressent aux victimes de leurs assurés des propositions dérisoires, partant du principe qu'une partie des personnes, dans l'ignorance de leurs droits, l'accepteront.

Lorsque j'ai l'habitude de dire que les deux seules obligations des compagnies d'assurance consistent à encaisser leur prime et ensuite à dénier leur garantie, je pense que je ne suis pas loin de la vérité.

Ce comportement est intolérable et devrait être sanctionné. Il est totalement anormal de permettre en quelque sorte à ces gens de tenter d'escroquer des victimes dans l'ignorance de leurs droits.

Heureusement pour elle, cette femme a eu le réflexe d'aller voir un avocat qui a pu faire en sorte que son dossier prenne un tout autre tournant.

 Mais pour une qui a eu le bon réflexe, combien ne l'ont pas eu et combien de personnes se sont retrouvées avec une indemnisation dérisoire au regard du préjudice réellement subi ?

Vous l'aurez compris, j'aime les compagnies d'assurances.

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22 décembre 2012 6 22 /12 /décembre /2012 11:14

Même pas mort !

Cette année 2012 ira donc jusqu'à son terme, malgré toutes les croyances, et tous les fantasmes.

De tout temps, on a l'impression que l'homme a toujours eu besoin de se faire peur. Pendant des siècles, les hommes ont vécu dans la peur de Dieu, de la nature, du lendemain.

Ce 21 septembre devait signer la fin de notre civilisation, voir même de la planète.

 À y bien regarder, il n'en est évidemment rien, les Mayas n'ayant jamais pronostiqué la fin du monde. Ils avaient juste indiqué que ce serait le départ d'un nouveau cycle, puisque toutes les planètes du système solaire se retrouveraient alignées ce soir-là.

Ce qui est encore plus extraordinaire, c'est la capacité de certains d'entre nous a profiter de la peur des autres. Je n'aurais pas mauvais esprit jusqu'à expliquer que par exemple, le clergé, de tout temps, a profité et a exploité la peur que les hommes pouvaient avoir de se retrouver damnés par exemple ou de finir dans les flammes de l'enfer.

Aujourd'hui, les profiteurs sont beaucoup plus pragmatiques et peuvent faire flèche de tout bois. Il suffit de s'arrêter un instant sur Internet pour voir le nombre de sites qui ont pu s'ouvrir pour proposer leur aide et assistance moyennant finance  contre cette fin du monde annoncé.

Le plus fou, c’est que certaines personnes tombent totalement dans le panneau si j'ose m'exprimer ainsi. Je suis certain que nombre d'entre  nous ont dépensé des fortunes, et se sont même ruinés pour monnayer leur place dans ce village des Landes devenues le phare du monde pendant quelques semaines ou encore un antidote spécial qui aurait permis aux uns ou aux autres de survivre à l'apocalypse.

Finalement, ce comportement est assez révélateur du désespoir ambiant. Il faut pouvoir se raccrocher au magique pour supporter le quotidien.

Je suis certain que l'année 2013  supportera aussi son lot de jours maudits ou de prévision plus ou moins alarmiste.

Il en sera toujours ainsi, il en va de la nature humaine.

Je prends quelques jours de congés, y compris sur mon blog, et vous retrouverais  volontiers et avec grand plaisir au début de l'année 2013.

Je vous souhaite à tous de passer d'excellentes fêtes de fin d'année et de profiter de ce moment pour partager les meilleurs moments avec vos familles et vos proches.

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20 décembre 2012 4 20 /12 /décembre /2012 17:28

Fleur avaient à peine quatre ans lorsque ses parents se sont séparés.

Depuis la séparation, elle vivait avec sa maman et allait voir son père régulièrement, notamment les week-ends.

Un dimanche, alors qu'elle rentrait de chez son papa, fleur a dit à sa mère avec ses mots d'enfants :

« Papa m'a léché la zezette et le cul-cul ».

Abasourdie, et croyant ne pas avoir compris, la maman demande à Fleur de s'expliquer et cette dernière réitère de manière très calme et très posée les révélations qu'elle vient de faire sur ce que son père a pu lui faire subir.

La mère va dès le lendemain déposer plainte et une enquête est alors confiée à la brigade de gendarmerie locale.

Le père, placé en garde à vue, niera farouchement les faits, mais dans des conditions qui méritent qu'on s'y attarde un instant.

Tout d'abord, il va expliquer qu'il dort, lorsque sa fille vient le voir, non seulement avec Fleur mais aussi avec sa petite amie de l'époque.

Il explique aussi qu'il a un sérieux problème d'alcool puisque, de son propre aveu, sa consommation journalière est de l'ordre de 4 litres de bière et de 4 litres de vin blanc…

Il est tout à fait sincère lorsqu'il dit qu'il n'a rien fait. Plus exactement, il ne se rappelle de rien. Compte tenu de sa consommation alcoolique, il y a fort à parier qu'il ne se rappelle jamais de rien.

Dans  cette affaire, qui n'est pas encore jugée, la parole de cette petite fille a emporté la conviction du juge d'instruction chargée de cette procédure.

Tout d'abord, le juge d'instruction constatera que les mots utilisés sont bien des mots d'enfants et que manifestement personne ne les lui a soufflés. Ensuite, il va constater que malgré les faits dénoncés, dans la mesure où Fleur n'a finalement aucune conscience du caractère illicite de ce comportement, elle n'a de cesse que de dire qu'elle souhaite pouvoir voir à nouveau son papa.

Il n'y a donc aucune volonté de sa part ou de quelqu'un qui l’aurait téléguidé, de mettre un terme aux relations qu'elle entretient avec son père.

Le juge, pour envoyer cet homme devant le tribunal correctionnel, émettra même l’hypothèse que, compte tenu de son état, cet homme s'est vraisemblablement trompé de côté dans le lit, et a pratiqué sur sa fille ce qu'il pensait pratiquer sur sa petite amie…

Il n'est pas une semaine ou le débat sur les drogues  ne connaisse un nouveau développement dans la presse.

Que dire sur cette drogue licite qu’est l’alcool ?

De l'avis de nombreux médecins, c'est le pire produit stupéfiant que l'on puisse ingérer. L'accoutumance à ce produit est manifeste. Une fois que l'on a été alcoolique, même après plusieurs années de sevrage, le simple fait de reboire  un verre d'alcool replonge la personne dans un état de dépendance avérée.

Si l’on devait se convaincre de l'extrême dangerosité de ce produit, cette histoire en est une parfaite illustration.

Cet homme n'a plus aucune conscience. Il est incapable de savoir ce qu'il a fait de ses journées lorsqu'il se réveille le lendemain matin.

 Ce n'est pas un homme, c'est un zombie.

J'ai évidemment mission, une fois que j'aurais réussi à faire déclarer cet homme coupable par le tribunal correctionnel, de faire en sorte de couper les liens entre Fleur et son père.

Il sera compliqué d'expliquer à Fleur les raisons qui conduisent sa maman à envisager de telles mesures.

Il en va de sa sécurité.

N'est-ce pas le rôle d'un parent responsable que de protéger un enfant contre des dangers, même si ce dernier n'en a pas conscience ?

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19 décembre 2012 3 19 /12 /décembre /2012 15:22

Sarah est une jeune fille de 13 ans à peine. Mais en fait, dans sa tête, elle est encore plus petite. Comme elle a l'habitude de le dire, elle a eu un problème avec son chromosome X, et elle souffre d'un retard psychomoteur qui lui fait accuser un retard dans ses acquisitions.

Sarah avait l'habitude d'aller passer une partie de ces week-ends chez son parrain. Celui-ci a un fils.

Un soir, alors que Sarah était censée dormir chez son parrain, ce dernier a appelé la mère de Sarah  pour qu'elle vienne la chercher, Sarah voulant absolument rentrer chez elle.

Une fois rentrée à la maison, Sarah  posa la question à sa maman si on avait le droit de toucher son corps. Interloquée par cette question, la mère fait parler Sarah et finit par comprendre, car Sarah le lui explique, que cette dernière était avec le fils de son parrain en train de jouer à la console de jeux lorsque ce dernier lui a proposé de changer de jeu et de jouer au jeu du goût.

Évidemment, Sarah ne savait pas de quoi il s'agissait, mais elle s'est volontiers prêtée à ce jeu avec ce garçon en qui elle avait toute confiance. Il s'agissait pour elle de fermer les yeux et d'essayer de déterminer ce que ce garçon pouvait éventuellement lui faire goûter.

Comme elle le dit elle-même, elle a eu la sensation d'avoir dans la bouche quelque chose qui avait mauvais goût, et qui lui a laissé un liquide comme du shampooing blanc dans la bouche.

Lorsqu'elle a ouvert les yeux, elle a trouvé le fils de son parrain le caleçon sur les genoux et le pantalon baissé. Celui-ci n'a eu de cesse que de lui expliquer qu'elle avait juste sucé une bouteille. Il n'y a évidemment pas cru.

Apprend avoir parlé à ses éducatrices et à sa mère, ces dernières ont déposé plainte et  l'agresseur présumé de Sarah sera jugé dans quelques jours par le tribunal correctionnel de Carpentras.

Cette affaire pose une fois de plus le problème du difficile recueil de la parole d'un enfant, a fortiori lorsque celui-ci accuse un retard.

Il est particulièrement complexe pour les enquêteurs  d'être en mesure de recueillir, sans induire, la parole de l'enfant. Il ne faut pas induire mais il ne faut pas non plus paralyser l'enfant, qui ne serait plus alors en mesure de s'exprimer.

Le système de défense habituel des agresseurs qui consistent dans la dénégation des faits qui lui sont reprochés trouve alors ici tout son sens.

Ce jeune homme se défend de ces faits en expliquant que Sarah ne sait pas ce qu'elle raconte, et qu'on ne peut évidemment se fier à sa parole.

Sarah accuse un retard, mais elle n'est pas folle. J'irai même jusqu'à dire que son handicap est un élément de véracité de la parole qu'elle délivre. En effet, la finesse de raisonnement consistant à organiser un mensonge lui échappe totalement. Elle n'est pas non plus, puisqu'elle a subi une expertise psychologique, sujette à la mythomanie ou l'affabulation.

Elle n'est pas armée pour ce genre de comportement et ne comprend d'ailleurs pas qu'on puisse mentir. Lorsqu’on lui a expliqué quel était le système de défense adopté par le fils de son parrain,  elle est entrée dans une colère noire plus d'ailleurs dictée par l'incompréhension de cette attitude qu'elle ne peut même pas envisager.

Je suis, vous vous en doutez, inquiet pour Sarah car je ne sais ce que le tribunal fera de la parole de cette toute jeune fille.

J'espère que le tribunal aura le courage de conférer à la parole de Sarah sa véritable valeur. Je vous tiendrai bien évidemment au courant.

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